mercredi 3 mars 2010

(Ultra/Néo)libéralisme, à quoi joue t'on?



Il y'a quelque jours, un type a choisi de rendre sa mort utile à la chose publique, ce gars là était un Mr Toutlemonde, un "anonyme" comme aurait écrit un de ces con-sensualistes de la "grande presse".
Balancer son avion de tourisme dans une tour pour protester contre l'imposition bureaucratique et usurière, voilà qui n'est pas banal, c'est pourtant ce qu'a fait Mr Joe Stack.
La frontière entre l'héroïsme et l'abomination n'est pas toujours très nette pour trancher ce genre de cas: J'assoirai bien un Joe Stack à la même table que les Kamikazes japonais, tandis que nos pilotes suicides en babouches ne seraient même pas invités à l'apéritif d'ouverture du banquet. C'est parfaitement incohérent, mais si vous n'êtes pas content, la petite croix en haut à droite est toujours à votre disposition.
"Le capitalisme c'est: de chacun selon sa naïveté, pour chacun selon son avidité."
Le libéralisme n'est jamais qu'économique, il est un projet totalitaire dans le sens qu'il pénètre tous les domaines de la vie. Ce n'est pas du matérialisme au contraire, ce n'est pas des bouleversements économiques qui sont sensés amener un ordre nouveau dans la société, mais au contraire un bouleversement de l'ordre dans la société qui amène à une situation économique inédite. Le libéralisme, c'est le libéralisme économique, politique, sexuel, etc...
Le libéralisme ce n'est pas tant la logique du marché que celle de la concurrence.
C'est l'ouverture à la concurrence dans tous les domaines de la vie,
on parle de "marché", "capital" et "partenaire" à chaque étage de l'existence: capital vie, capital santé, capital bonheur, partenaire sexuel, partenaire minceur, partenaire assurance, marché de l'emploi, marché du couple, marché de la spiritualité ou de la pomme de terre.
Rien de plus symptomatique que ces vieilles peaux même plus baisable qui se plaignent de se faire larguer en fin de vie, une vieille pie grincheuse et frigide n'est plus compétitive, tandis que son mari, vieux, moche, con mais riche est concurrentiel avec des jeunes cons mais pauvres.
Le passage de la communauté à la société, de la pré-modernité à la post-modernité c'est çà, c'est la concurrence et la lutte à tous les niveaux.
Avant, même le laideron le plus infâme trouvait un mari , tout homme avait potentiellement une femme avec laquelle il pouvait s'établir et connaitre les joies de la chair. Avec la libéralisation sexuelle (je m'astreindrai à ne pas utiliser le mot libération, car il ne colle pas à la réalité), certains accumulent les "partenaires" comme on accumule du capital, tandis que d'autres vivent dans une misère sexuelle sans nom, condamnés à vie à l'onanisme avec un écran d'ordinateur pour seul horizon.
Le temps de :un homme/une femme; une famille/une terre; un pays/un peuple/une religion, est révolu, place à la modernité que diable! Grand melmac informe, libéralisation des mœurs, mélange des goûts, des saveurs et des couleurs,des spiritualités et ce jusqu'à la nausée, l'humain est seul, individualisé au maximum, chaque noyau de la société est progressivement explosé, décomposé, atomisé afin d'en tirer du pur jus 100% individu, qui ne sait ni d'où il vient, ni où il va, qui n'a besoin de personne d'autre que lui même. Toute valeur faisant référence à l'espace temps est bannie, la fidélité ne fait plus référence qu'à une carte de supermarché, la stabilité est devenue synonyme de stagnation et finalement de pourrissement.

L'Homme occidental paye le prix fort de son système.
Si l'Homme occidental n'a pas besoin du libéralisme pour exister, le libéralisme a besoin de l'occidental pour survivre. La mort qui se profile annonce la fin d'un monde.
Le libéralisme qui est capable de survivre à ses contradictions internes pousse sur un certain sol, s'inscrit dans une certaine histoire. Courant de pensée qui pourtant se veut universel et dénué d'identité il n'est rien d'autre qu'une branche de l'arbre de la civilisation occidentale, or les temps qui viennent annoncent la terre brulée et la tabula rasa... Une fois les racines coupées, toutes les branches finiront au sol.
Nous aurons tout perdu, le meilleur comme le pire.

mardi 2 mars 2010

On se torture?


Je n'ai jamais eût la chance d'être torturé, physiquement parlant bien sur. Mais à ce que j'en sais, celui qui se fait torturer traverse plusieurs étapes psychologique, comme un genre de voyage initiatique dans les tréfonds de son âme.
Au premier coup, la victime rentre en état de choc, état que vous avez déjà surement du connaitre, en tout cas que je connais personnellement.
Ensuite, la victime ressent une genre de phase de soulagement, rassuré que finalement la pire violence physique reste supportable.
Néanmoins, du fait que la victime reste attaché, incapable de se défendre et de répliquer aux attaques de son agresseur, la violence de l'Autre parait sans frontières dans le temps et l'intensité. La victime se retrouve alors dans une troisième phase: la symbiose entre le corps et l'esprit, moment inoubliable où l'on réalise que notre corps n'est pas qu'une partie de soi, il en est la totalité: "je ne suis que poussières". La frontière mentale entre l'agresseur et l'agressé n'est plus une distance de sécurité, mais l'épaisseur même de sa propre peau.

Ceux qui ont vécus celà appartiennent dès lors à une autre Humanité, marqué à jamais par le sceau de la torture. Physiquement parlant, le corps peut s'en remettre selon l'humeur du jour de vos bourreaux. Psychologiquement parlant c'est une autre paire de couilles. La frontière entre l'habituel et l'extraordinaire a été rompue, tel le drap qui séparait le Lieu Saint du Lieu très Saint, et celà définitivement. Se projeter dans le futur, avoir confiance en la nature humaine, concevoir comme impossible qu'on vous tue sans raison, bref vivre comme les gens heureux devient alors impossible. Rien ne sépare plus le probable de l'improbable, ils se rejoignent dès lors sur le même plan.

lundi 1 mars 2010

Le mythe du royaume de prêtre Jean




Alors que la situation était désespérée, que Jérusalem était tombée aux mains des mahométans, que St Jean d'Acre était assiégée, une espérance se répandit dans les rangs des croisés: Un royaume existait; un peu plus à l'est, royaume chrétien et qui plus est militairement puissant, véritable instrument dans les mains de Dieu, royaume dirigé par un prêtre, le prêtre Jean.
Néanmoins, personne ne vint, et St Jean d'Acre fut prise, les chrétiens d'Orient furent exterminés ou durent apostasier.

Pourtant, malheureusement pour nous autres occidentaux oxydés, pourris de l'intérieur, cette antique croyance n'a pas disparue, même chez les plus sages d'entre nous. Il y'aurait, un peu plus à l'Est, un royaume fabuleux, peuplé de gens blancs et chrétiens, bref des frères, mais dont la force vitale n'aurait pas été altérée par des années d'humanisme bêlant, de prêches moralisants.
Ce royaume dirigé par un véritable guerrier viendra nous sauver quand nos pépites et les bomber-man de la religion delapaixetdelatolérance en viendront à sonner l'Hallali.

Mais il n'y a rien de plus faux, personne ne viendra mourir pour sauver le vieil homme malade qu'est l'Europe. A Moscou comme hier à Rome, des débats sans fonds ni fins sur la nature du sexe des anges. Rome subira le même sort que Constantinople, sans que le prêtre Jean ne bouge son petit doigt.

jeudi 14 janvier 2010

En attendant l'Apocalypse

Ça y'est un atome de plus viens grossir les rangs de la "réinfosphère", de la dite "réacosphère" ou plus généralement de la nauséeuse "fachosphère". Il ne faut pas voir cela comme un signe de plus que les esprits s'échauffent et se réveillent face à l'horizon chaotique qui se profile, mais au contraire comme un aveu d'échec flagrant, tel le minable soubresaut de l'agonisant ou le dernier relent fétide du pesteux...

Il n'y a pas de plus grand aveu d'échec que de commencer à écrire dans une période de crise , c'est un peu comme entamer son testament ou ses mémoires... c'est déjà le signe que l'on a fini d'agir, ou pire, que l'on n'agira jamais, que la vie est devenue une interminable attente de l'apocalypse...
Il n'y a rien de plus insupportable dans la vie que d'ignorer si on finira par agir ou non... nous espérons tous qu'à la dernière seconde, nous finirons par faire quelque chose Que Diable! Montrer qu'on en a là dedans! Qu'on ne se laissera pas mettre sur la voie d'extinction aussi aisément que ce ne fut le cas pour le paresseux de Tasmanie, où la poule d'eau du Sahara.
Mais non, aucun de nous ne bougera, ni vous, ni moi, et encore moins quelqu'un d'autre... les seuls actions qui sont les nôtres, sont des blablatages sans fond ni forme, des collages d'autocollants sur les poteaux de signalisations ou dans nos agendas scolaires pour les plus couillus d'entre nous; là où il n'y a même pas 100 ans, on sacrifiais 2 millions d'êtres humains pour 20 hectares de forêts, 14 hectares de blé et 3 clochers, nous, nous ne parvenons qu'à peine à sacrifier un peu de notre foutre, de notre temps et quelques biffe-tons pour tenter de sauver notre civilisation, bref, tout ce que nous étions, nous sommes et aurions dû devenir...
Castrés et envahis, il ne nous reste plus que la satisfaction masochiste d'avoir eût raison, bref, nous attendons l'Apocalypse, un sourire au coin et la larme à l'œil...

Il ne me reste personnellement qu'à décrypter et déconstruire ce qu'est l'Occident, ses espoirs, ses réussites, ses échecs, et la façon dont nous en sommes arrivés là...